Stygmate Sexy Baywatcher
Messages : 344 Date d'inscription : 06/08/2007
| Sujet: Témoignages du CRA du Mesnil-Amelot, dimanche 3 Août 2008. Mer 6 Aoû - 21:18 | |
| - Citation :
- > Bonjour à tous
> Voici trois témoignages recueillis dimanche de retenus du CRA du Mesnil-Amelot suite aux incendies dans les bâtiments 1 et 4 survenus le samedi 2 août. > a faire suivre sur les diverses listes. > merci > > Dimanche 3 août 2008, CRA du Mesnil Amelot 1er témoignage ( bât. 3 ou 4 ? ) "Hier ils nous ont bombés avec la lacrymo. 3 personnes sont tombées, je sais pas après ce qui leur est arrivé. Ils nous traitent pire que des chiens. On est pas d'accord avec tout ce qu'il se passe. C'est pas normal. Moi ça fait 4 fois que je suis emmené en centre de rétention. A chaque fois c'est la même chose je suis libéré puis de nouveau arrêté et emmené en centre. Je me suis fait taper plus de cinq fois ici. A cause de tout ça on devient fou. Est-ce que vous vous rendez compte il y a même des personnes en règle qui sont ici ? Hier il y a une personne qui est arrivée, elle a sa carte de séjour qui expire en septembre et il l'ont mise quand même maintenant en centre de rétention. Hier on a pété les plombs. On avait la haine. Ils nous ont gazés pour rien, pour nous évacuer sur le terrain de foot après l'incendie. On était plus d'une centaine. Ils nous ont fait rentrer par une toute petite porte. Ils étaient une trentaine de gendarmes. Tellement ils ont gazé, les gendarmes eux mêmes étaient mal. On est resté assis dans le stade jusqu'à 21H30 pour la fermeture. On a pas mangé. On s'est mis en grève de la faim. Depuis hier soir la moitié des personnes sont en grève de la faim. Aujourd'hui il y eu 2 expulsions." 2e témoignage : ( bât 2 ) "Mon collègue était en ligne hier directement avec les manifestants. L'incendie s'est produit au bâtiment 1 et 4. On manifestait à l'extérieur quand cela s'est produit, on criait à la liberté. Tout d'un coup, on a vu le bâtiment 1 en feu, puis le 4. Dans le bâtiment 4 il y a juste la salle télé qui a brulé. Dans le bâtiment 1, on ne sait pas, mais ils l'ont fermé immédiatement. Pendant le feu, les flics étaient agressifs, ils nous ont gazés et une personne s'est faite frapper. Elle a été amenée vite fait à l'infirmerie. Après elle est revenue avec nous. Les gendarmes nous ont mis sur le terrain de foot. On nous a laissé au moins 4 heures là-bas dans le froid. Pendant la manifestation, ils nous empêchaient de voir l'extérieur en nous barrant la vue avec des camions. Aujourd'hui 2 personnes ont été embarquées peut-être qu'elles sont en prison. Les flics se sont servi du fait qu'elles devaient passer en jugement mais elles sont pas rentrées. Normalement elles auraient dû être ramenées au centre, on ne sait pas où elles sont. Ils ont dû les prendre au hasard parce qu'il leur faut des coupables. Les gendarmes nous ne communiquent rien. On est en grève de la faim depuis hier. On l'a signalé. Ça fait presque 24H. Depuis hier midi. On a parlé aux gendarmes, on leur a dit que plus de la moitié des gens étaient en grève. Depuis hier ils ont un peu changé. Ils sont plus sévères. Ils ont des ordres. C'est un peu tendu. Hier il y avait des photographes. Mais je pense qu'ils ont confisqué l'appareil de la personne qui essayait de nous prendre en photo. À l'intérieur, les gendarmes nous filmaient. Un flic nous filmait avec un camescope. Il y avait aussi deux personnes au-dessus du toit qui nous surveillaient. Ils ont pris en chasse un photographe qui était à l'extérieur. On n'est pas enfermé dans nos chambres, mais les bâtiments sont assiégés ». > 3ème témoignage ( bât.2 ) "Le feu s'est déclenché vers 17H. Les gendarmes ont commencé à intervenir avec des extincteurs. Les pompiers sont arrivés plus tard. Le bâtiment 1 n'est plus utilisable. Les gens du bâtiment 4 sont encore dans ce bâtiment. Par contre, ceux du bâtiment 1 ont été répartis dans les autres bâtiments. Lors de la manifestation, ils ont amené des camions pour nous cacher pour pas que les journalistes nous voient. Il y avait un photographe à l'extérieur, ils sont partis le chercher pour pas qu'il puisse faire son travail.On est presque une quarantaine à être en grève de la faim. Deux personnes ont été arrêtées aujourd'hui. Je crois qu'un a été arrêté parce qu'il ouvrait trop sa gueule. Les flics ont profité du fait qu'il avait un jugement pour l'embarquer." > fermeturetention@yahoo.fr
| |
|
Stygmate Sexy Baywatcher
Messages : 344 Date d'inscription : 06/08/2007
| Sujet: Re: Témoignages du CRA du Mesnil-Amelot, dimanche 3 Août 2008. Mer 6 Aoû - 21:31 | |
| - Citation :
- Depuis plusieurs mois maintenant, les révoltes dans les CRA - gestes
individuels ou actions collectives - se multiplient, avec parfois des conséquences dramatiques pour les sans papiers (répression brutale, blessés, morts). Il n'y a malheureusement rien d'étonnant à cela : les CRA sont de sordides prisons, dans laquelle sont retenus les sans-papiers en attente d'expulsion. Tout être humain qui attache encore un peu de valeur au mot dignité ne peut que légitimement chercher à se révolter contre cet enfermement.
Le 22 juin dernier, le lendemain de la mort d'un détenu dans des circonstances douteuses le CRA de Vincennes, la plus grande prison de ce type en Europe, a brûlé. Il faut dire que ici aussi les conditions d'enfermement y sont rendues encore plus insupportables avec la politique du chiffre exigée par Sarkozy et appliquée par Hortefeux.
Aujourd'hui, Monsieur Hortefeux, ministre de l'identité d'une république dont il semble oublier qu'elle a pour acte fondateur la destruction d'une prison, interrompt ses vacances estivales pour nous dire qu'il est intolérable de lancer des appels à la destruction des prisons. Et de pointer du doigt les responsables : les provocateurs d'extrême-gauche. La théorie du complot de l'ennemi intérieur reprend du service ...
Pour notre part, ce que nous trouvons vraiment intolérable en ce début de XXIème siècle, au delà des conditions de détention, c'est l'existence même de ces nouvelles bastilles !
Et puisqu'il semble qu'il faille désigner des responsables, nous maintenons ce que nous disions suite à l'incendie du CRA de Vincennes le 22 juin dernier :
- Nous accusons toutes les lois passées et actuelles (Debré, Chevènement, CEDSEDA, etc ...) de criminaliser une partie de la population pour le seul fait d'essayer de survivre ici, la plupart du temps en se faisant surexploiter par des patrons sans vergogne.
- Nous accusons la politique démagogique des Sarkozy-Hortefeux de pousser à la haine en désignant des ennemis imaginaires comme boucs émissaires.
- Nous accusons toutes les organisations politiques ou syndicales qui acceptent la logique du cas par cas et les critères CESEDA, comme on l'a vu encore récemment dans la lutte « sous contrôle » des travailleurs sans papiers, d'être les auxiliaires zélés de cette politique dite « d'immigration choisie ».
- Nous accusons les capitalistes et les états, d'entretenir un système inégalitaire mondial basé sur la domination et l'exploitation, de provoquer au Nord comme au Sud la misère et de pousser à l'exode par la mise en concurrence de tous pour le plus grand profit de quelques-uns.
FERMETURE DES CENTRES DE RETENTION ! LIBERTE DE CIRCULATION !
ABROGATION DE LA LOI CESEDA :
QUI TRAVAILLE CI, ETUDIE ICI, VIT ICI EST D'ICI !
SOLIDARITE SANS FRONTIERE !
RESISTANCE POPULAIRE !
CNT AIT (Paris) contact@cnt-ait.info
| |
|